Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) constituent un enjeu en santé au travail.
Sous l’acronyme TMS sont classées des pathologies qui concernent l’appareil locomoteur dans son ensemble.
Kroemer (1989) les définit ainsi : « On appelle Troubles Musculo-Squelettiques un ensemble de symptômes tels que l’inconfort, une faiblesse, une incapacité ou une douleur persistante dans les articulations, les muscles, les tendons ou autres tissus mous, avec ou sans manifestations physiques. »
Tous les TMS partagent les caractéristiques suivantes :
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Ils ne sont pas le résultat de lésions soudaines ou spontanées, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas accidentels ;
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Ils résultent de l’application de contraintes mécaniques (microtraumatismes, forces, étirements, écrasements, …) soutenues ou répétées sur de longues périodes ;
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Ils peuvent aussi résulter de contraintes mécaniques au niveau des structures préalablement lésées ou déjà malades (Ayoub et Wittels, 1989).
Les facteurs causaux : plusieurs facteurs interviennent dans l’apparition des TMS.
Les facteurs biomécaniques sont suffisants en eux-mêmes pour les provoquer.
Les facteurs biomécaniques sont, dans le cadre de sollicitations excessives des muscles ou des tendons :
¤ Des efforts soutenus
¤ Les angles articulaires au-delà des normes physiologiques
¤ La répétitivité des gestes
¤ Le travail en posture maintenue
Des facteurs d’amplification sont également présents :
¤ Compressions mécaniques ou localisées,
¤ Chocs et impacts,
¤ Vibrations,
¤ Conditions environnementales (bruit, froid, éclairage)
Certaines postures demandant des amplitudes articulaires extrêmes, provoquent au bout d’un certain temps, des micro-altérations des muscles, des vaisseaux ou des nerfs.
Ces altérations successives expliquent le développement de TMS. Ainsi certaines contraintes, même sur des durées hebdomadaires courtes, peuvent entrainer des TMS, comme les tendinites de l’épaule par exemple.
Le risque de TMS doit être évalué au même titre que l'ensemble des risques en présence auxquels les salariés sont susceptibles d'être exposés dans le cadre de leur activité professionnelle.
L'identification et l'évaluation du risque de TMS peuvent donc se faire au regard des contraintes biomécaniques et des manutentions manuelles de charge. La méthodologie d'évaluation de ces aspects a son propre référentiel et notre cabinet est là pour vous aider.
Un plan d'actions "techniques" sera élaboré en fonction de la nature du danger engendrant le risque de TMS et de sa criticité.
Pour autant, la démarche de prévention des TMS va au-delà des aspects biomécaniques. Sur un poste critique / sensible, engendrant plaintes / douleurs / pathologies / absentéisme, l'intervention ergonomique prend tout son sens (Cf. page SST dédiée).
En effet, le geste professionnel est constitué de trois dimensions indissociables :
1 ¤ Le mouvement
On le définit par la force, la position des articulations, la vitesse d’exécution : c’est que l’on appelle les aspects biomécaniques.
2 ¤ La réflexion et l’apprentissage
Un mouvement n’est jamais fait au hasard. Pour faire les gestes de travail, il faut les penser. C’est le cerveau qui construit les gestes. Ils sont aussi le résultat d’un apprentissage. La réflexion et l’apprentissage constituent la partie cognitive du geste.
3 ¤ Le sens du travail
On fait toujours un mouvement pour faire quelque chose, pour atteindre un objectif. Le geste doit avoir du sens, un intérêt. On parle souvent de « beau geste ». C’est ce que l’on appelle la dimension psychique du geste.
Les TMS sont la résultante de la dégradation du geste dans l’une, l’autre ou dans l’ensemble de ces trois dimensions et l'analyse systémique de la situation de travail en ergonomie, technique et organisationnelle, mettra en lumière l'ensemble de ces aspects et des risques en présence, pour une démarche de prévention efficace.
Dans ce cadre, les Risques Psycho-Sociaux seront pris en compte et la démarche pourra s'inscrire dans les démarches Qualité de Vie au Travail, de l'entreprise (Cf. pages SST dédiées).